Conception d'un plan pour la croissance durable du secteur camerounais de la crevette
Les parties prenantes discutent de la stratégie de mise à niveau de FISH4ACP pour consolider la chaîne de valeur et accroître sa durabilité.
Soutenir la croissance économique et les moyens de subsistance tout en renforcant la durabilité de la chaîne de valeur sont les grands axes d'une réunion à Douala où les parties prenantes et les experts examinent un plan de développement sur dix ans pour restructurer le secteur de la crevette au Cameroun et valoriser son potentiel.
Ce plan envisage d'augmenter de 40 % les ventes de crevettes sur les marchés à forte valeur ajoutée au cours des dix prochaines années pour soutenir la croissance économique et améliorer les moyens de subsistance sans pour autant alourdir la pression sur l'environnement, en maintenant les captures à leur niveau actuel de 5 000 tonnes.
Il est le fruit d'un dialogue sectoriel sur les moyens de renforcer la durabilité économique, sociale et environnementale de la chaîne de valeur de la crevette au Cameroun.
Le plan repose sur une analyse de la chaîne de valeur réalisée par FISH4ACP, une initiative de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) mise en œuvre par la FAO et financée par l'Union européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), pour accroître la productivité et la durabilité des chaînes de valeur du poisson.
L'analyse a constaté que la pêche à la crevette au Cameroun présente un grand potentiel de croissance, mais qu'il faut veiller à ce que cette croissance aille de pair avec la durabilité environnementale.
« Nous espérons que FISH4ACP permettra au Cameroun de développer sa filière crevette à travers la valorisation de tous les maillons de la chaîne de valeur, afin de rendre compétitive la crevette du Cameroun », a déclaré Élie Badaï, représentant du Ministère de l'Élevage, des Pêches et des Industries animales.
Estimé à environ 85 millions de dollars par an, le secteur est dominé par des acteurs industriels qui assurent près de 80 % des captures, tandis que les pêcheurs artisanaux capturent les 20 % restants. Il emploie quelque 2 000 personnes, dont un tiers de femmes, et fournit une alimentation saine et abordable à un grand nombre de Camerounais.
Les discussions qui se tiendront pendant cette rencontre de trois jours à Douala devraient aboutir à des mesures concrètes visant à renforcer la durabilité de la pêche à la crevette plus durable grâce à un meilleur contrôle et à une gouvernance plus participative, tout en améliorant les conditions sanitaires et en favorisant la commercialisation pour faciliter l'accès aux marchés à forte valeur ajoutée, dont l'Union européenne.
« FISH4ACP vise à accroître la compétitivité et la durabilité économique de la chaîne de valeur pêche à la crevette afin de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, » a déclaré Athman Mravili, Répresantant de la FAO au Cameroun, ajoutant : « Il cadre parfaitement avec les "quatre améliorations" de la FAO en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie, ainsi que l’atteinte des objectifs de developpement durable « pas de pauvreté », « zéro famine » et « inégalités réduites ».