Journée internationale de la fille 2023 : UNFPA sensibilise sur l’avenir de la fille de 10 ans à Gado-Badzere
La Journée Internationale de la Fille a été instituée le 19 décembre 2011 par la résolution 66/170 de l’Assemblée générale des Nations Unies.
La 12ème édition de la Journée Internationale de la Fille a été célébrée avec ferveur sur l’ensemble du territoire Camerounais ce 11 octobre 2023. A Gado Badzere et Garoua Boulai, deux localités de la Région de l’Est Cameroun, l’évènement a connu une résonance particulière. Une campagne de sensibilisation et des causeries éducatives soutenues par UNFPA et d’autres partenaires y ont été organisées, sous le thème : « investir dans les droits des filles : notre leadership, notre bien-être ».
La Journée Internationale de la Fille a été instituée le 19 décembre 2011 par la résolution 66/170 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette journée reconnaît les droits des filles à l’autonomisation et plaide pour la levée des obstacles dressés sur leur cycle de vie. C’est dans cette optique que UNFPA s’est associé au gouvernement du Cameroun, à travers la délégation d’arrondissement de la promotion de la femme et de la famille de Garoua Boulai, dans l’organisation d’une campagne de sensibilisation sur les droits des filles dans cette localité frontalière avec la République Centrafricaine. Pendant une semaine, l’administration locale, les leaders communautaires, les acteurs humanitaires, à l’instar de UNFPA, UNHCR, IMC, PLAN Cameroun, JRS, AHA et les organisations de la société civile locale ont mené des causeries éducatives, les séances de plaidoyer, les marches de soutien aux filles, ainsi que les échanges d’information dans les stands.
L’arrondissement de Garoua Boulaï compte environ 141 388 habitants et accueille depuis 2004 les milliers de Centrafricains qui fuient les conflits socio-politiques récurrents dans leur pays. C’est ainsi qu’on y trouve à côté des communautés hôtes, les regroupements et les camps des réfugiés. La localité de Gado Badzere héberge un camp de 29 032 réfugiés, dont 57,8% est constitué des jeunes de moins de 18 ans et 53, 2% est constitué de filles et de femmes. Cette population vit dans les conditions difficiles, marquées par la promiscuité, la persistance des violences basées sur le genre, y compris les mariages forcés; la criminalité, le faible taux de scolarisation, le faible accès aux services de santé sexuelle et reproductive, les pesanteurs culturelles défavorables à l’éducation en général et à celle de la jeune fille en particulier.
C’est pour attirer l’attention de la communauté, notamment les décideurs et les partenaires de développement, contre ces fléaux que Clovis Ella Mbomeyo, délégué d’arrondissement de la promotion de la femme et de la famille de Garoua Boulai a prescrit la tenue de cette campagne de sensibilisation à Gado-Badzere et à Garoua Boulaï, du 02 au 11 octobre 2023. UNFPA, dont le mandat est de réaliser un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger et le potentiel de chaque jeune est accompli, y a participé en déployant une équipe de campagne dirigée par Blanche Meka, sage-femme placée au centre de santé intégré de Gado-Badzere.
Que ce soit au cours du partage des informations dans les stands, des causeries éducatives au collège d’enseignement secondaire de Gado-Badzere, des séances de plaidoyer avec les leaders communautaires ou lors de la marche de convergence à Gado, Blanche Meka et son équipe ont réitéré l’appel de UNFPA de mettre l’accent sur le développement de la jeune fille de dix ans. En effet, à dix ans, au début de sa puberté, la jeune fille entre en état de vulnérabilité. Elle court le risque d’une grossesse précoce ou non-intentionnelle, d'un mariage précoce où d’une fistule obstétricale en cas de complication d’accouchement. Elle court aussi le risque de non-scolarisation, d’être victime de trafic sexuel ou d’une mutilation génitale. Tous ces risques lui bouchent ses perspectives d'avenir. La situation est davantage exacerbée en contexte humanitaire, où la prévalence de la violence multiplie les espaces de non-droits qui constituent de véritables menaces à l’épanouissement de la jeune fille.
Au terme de la campagne, le bilan dressé par Blanche Meka indique qu’en dehors d’adultes et des garçons, plus de 270 filles, de 10 à 22 ans, ont été touchées par les messages d’information et d’éducation sur les conséquences d’une sexualité précoce. Les risques qu’elles courent ont été énumérés. Il s’agit notamment des maladies sexuellement transmissibles et du VIH, du décrochage scolaire, des grossesses précoces, du mariage d’enfant ou du cancer du col de l’utérus. Ces informations permettent à ces filles d’opérer un changement de comportements et de prévenir les risques; de se maintenir à l’école au-delà du secondaire et d’engager un dialogue intergénérationnel constructif avec les parents et les leaders communautaires.