Journée Mondiale de l'Alimentation : Le Gouvernement et le PAM, ensemble pour une nouvelle ère d'autosuffisance des communautés de l’Est grâce au PULCCA.
Mais tout a changé en 2023 avec le lancement du Projet d’Urgence de Lutte Contre la Crise Alimentaire au Cameroun (PULCCA),
Dans la région de l'Est Cameroun, Makrita, une agricultrice de 28 ans, a longtemps été témoin des luttes de sa communauté face à la crise alimentaire. Installée non loin de Kaigama, dans une petite bourgade entourée de forêts denses et de routes impraticables dans la région de l’Est, elle a vu sa famille lutter pour survivre, confrontée à des récoltes perdues et à la pauvreté croissante.
« Pendant des années, je me levais chaque matin en me demandant comment je nourrirais mes quatre enfants. Nous comptions toujours sur l'aide des autres pour vivre, sans savoir comment faire pour nous en sortir par nous-mêmes », se souvient-elle avec un soupçon de tristesse.
Mais tout a changé en 2023 avec le lancement du Projet d’Urgence de Lutte Contre la Crise Alimentaire au Cameroun (PULCCA), projet du Gouvernement du Cameroun mis en œuvre par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et financé par la Banque Mondiale.
Dès le début de son engagement dans le projet, Makrita participe aux Travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre (THIMO), comme les 16 722 bénéficiaires THIMO répartis dans 17 communes de la région. Ensemble, ils construisent des infrastructures vitales comme des ponceaux, des magasins de stockage et des pistes rurales avec d’autres membres de leur communauté. « Ce ponceau, c’est notre avenir. Avant, nous perdions la moitié de nos récoltes à cause des routes impraticables. Aujourd'hui, nous savons que notre travail ne sera plus perdu », témoigne-t-elle avec espoir.
Unissant les communautés
Le PULCCA ne se limite pas à la construction d’infrastructures ; il redonne vie aux relations sociales. Dans le cadre de ce projet, les habitants se rassemblent, partagent leurs compétences et soutiennent les plus vulnérables. Le projet aide aussi les petits agriculteurs à se regrouper dans des organisations de producteurs et encourage l'intégration des femmes réfugiées dans ces groupes. « Travailler ensemble a renforcé nos liens. Nous ne sommes plus seulement des voisins, nous formons une famille qui se soutient mutuellement », explique Makrita.
Pour les populations autochtones Baka, souvent marginalisées, le PULCCA représente une inclusion précieuse. Grâce aux efforts conjoints du PAM, de partenaires coopérants locaux et des démembrements gouvernementaux, ces communautés participent activement aux projets agricoles et piscicoles. Le complexe champ-étang piscicole-pistes rurales, un projet phare du PULCCA, permet de diversifier les sources de revenus. En combinant l'agriculture et la pisciculture, les communautés produisent à la fois des cultures vivrières et du poisson, une source précieuse de protéines. « Ce projet nous permet de diversifier nos revenus tout en garantissant une meilleure nutrition pour nos enfants », ajoute Makrita.
Affronter les obstacles
Malgré les progrès réalisés, le chemin vers la résilience n’est pas sans défis. Au cours des activités agricoles, Makrita et la communauté ont identifié des obstacles tels que le manque d'outils en quantité suffisante et des difficultés d'accès aux services de télécommunication pour les transferts monétaires. « Nous nous sommes parfois découragés, mais nous avons appris à nous adapter », dit-elle, déterminée.
Le PAM et ses partenaires travaillent sans relâche pour surmonter ces difficultés. Des outils sont fournis et des systèmes de transferts monétaires plus adaptés sont mis en place pour les zones les plus reculées, permettant à Makrita et à sa communauté d’accéder aux ressources nécessaires.
Tournés vers l’avenir
Aujourd'hui, avec le soutien du PULCCA, Makrita voit son village sur la voie de l'autosuffisance. Les nouvelles infrastructures et les pratiques agricoles modernisées enseignées par les équipes du ministère de l’agriculture et du développement rural, permettront à sa communauté de se connecter aux marchés et de se libérer de la dépendance à l'aide alimentaire. « Je pourrais dès la fin du projet nourrir mes enfants, et j'aspire à ce qu'ils aient un avenir meilleur », déclare-t-elle avec assurance.
En cette Journée Mondiale de l'Alimentation 2024, où le monde célèbre le droit à l'alimentation comme un pilier essentiel pour une vie et un avenir meilleurs, le PAM réaffirme son engagement à rendre ce droit accessible à tous. Grâce au soutien du PULCCA, les communautés de l’Est Cameroun, un peu plus de 25 000 bénéficiaires progressent vers l'autosuffisance. En investissant dans des infrastructures durables, comme les complexes champ-étang piscicoles et les routes rurales, ces communautés renforcent leurs moyens de subsistance et réduisent leur dépendance à l’aide humanitaire. Les pratiques agricoles modernisées et l'accès facilité aux marchés favorisent un environnement où dignité et espoir permettent de bâtir un avenir plus prometteur pour chaque famille.