DEUXIÈME ATELIER RÉGIONAL DE RÉFLEXION SUR LE DDRR DANS LA RÉGION DU BASSIN DU LAC TCHAD
Allocution de Monsieur Matthias Z. NAAB, Coordonnateur Résident Système des Nations Unies au Cameroun
Excellence, Monsieur le Ministre des Relations Extérieures,
Excellences, Mesdames et Messieurs les ministres,
Excellence, Mesdames et Messieurs les chefs de missions diplomatiques,
Monsieur le Coordonnateur national du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration,
Distingués membres des délégations du Niger, du Nigeria, du Tchad,
Distingués invités, mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités respectifs.
C’est un réel plaisir de m’adresser à vous à l’occasion de cet atelier de réflexion sur le thème de l’harmonisation régionale en matière de réintégration et de réconciliation communautaires. Je voudrais, tout d’abord, remercier le Gouvernement du Cameroun pour son leadership dans la coordination de cet évènement virtuel, un signe des temps marqués par la pandémie du COVID-19, mais également un témoignage de la capacité d’adaptation de nos institutions.
Adaptation… Ce terme constituera probablement le leitmotiv de cet atelier au cours duquel des experts pourront partager leurs expériences de réintégration et de réconciliation communautaires dans des contextes aussi divers que ceux des quatre pays du Lac Tchad mais également de la Colombie, de la Cote d’Ivoire et du Mali. Par ailleurs, des collègues de l’Organisation internationale pour les migrations et du Département des opérations de maintien de la paix apporteront leur perspective globale.
Your excellency, the Minister of External relations
Reintegration and community reconciliation are crucial to the stabilization and development of the Lake Chad Basin region. In the past decade, these areas experienced an increase in violent incidents perpetrated by extremist groups. Initially clustered, the violence has spread throughout the region, and mainly affects civilian populations. Cameroon, once shielded, sees frequent attacks of its northern areas, which threaten the resilience of already fragile communities. In this context, reintegration and reconciliation are inextricably intertwined.
Distinguished Guests, Ladies and Gentlemen,
Successful reintegration is required to decrease violence levels and create the conditions for reconciliation. Indeed, reintegration schemes can help affected communities counter incentives to join extremist movements. Such incentives include perceptions of marginalization, intergenerational and intracommunal conflicts, or limited access to social services. Holistic and community-focused reintegration programmes combining support to livelihoods, communal infrastructure, psychosocial rehabilitation, and social cohesion are essential to prevent mobilisation and give those considering leaving non-state armed groups the confidence to do so.
Furthermore, there can be no successful reintegration without reconciliation. Upon returning to their communities, people associated with armed groups will most likely face stigma. Therefore, confronting personal and collective experiences of violent conflict is an essential part of healing and restoring social interactions. This reconciliation path requires creating safe, gender and age-sensitive spaces for dialogue at the community level.
Excellence, Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de revenir sur l’adaptation. Des groupes armés tels que Boko Haram, opèrent dans plusieurs pays où ils arrivent à ancrer leur présence au niveau communautaire. Par conséquent, le défi consiste à développer des réponses qui concordent avec les attentes des communautés tout en restant cohérentes au niveau régional.
C’est dans cette optique que le Conseil de sécurité des Nations Unies a encouragé les gouvernements de la région, dans sa résolution 1373 (2001) à adapter leur législation et élaborer des stratégies de poursuites, de réhabilitation et de réinsertion (PRR). Permettez-moi de réitérer cet appel des Nations Unies en faveur de stratégies de poursuite judiciaire dans les législations nationales. En effet, encourager les défections des membres de Boko Haram pour renforcer la construction de la paix, ne devrait pas être synonyme de blanc-seing aux ex-associés.
Distingués invités, mesdames et Messieurs
Le Conseil de Sécurité, au travers de sa résolution 2349 (2017) a également appelé les Etats à « mettre en œuvre, une stratégie régionale coordonnée, axée sur des initiatives de désarmement, de démobilisation, de déradicalisation, de réintégration et de réadaptation transparentes, inclusives et respectueuses des droits de l’homme en faveur des personnes associées à Boko Haram ».
La résolution 2349 a été traduite en actes par la « Stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin du lac Tchad affectées par la crise de Boko Haram ». Le Système des Nations Unies soutient la mise en œuvre de cette stratégie au travers d’un appui institutionnel à la Commission du Bassin du Lac Tchad ainsi que par la mise en œuvre de projets et programmes visant à améliorer la résilience des institutions et des communautés des zones affectées. Je salue le développement des plans d’action territoriaux pour les régions du Nord et de l’Extrême Nord du Cameroun. Ces plans permettront d’ancrer la réponse à Boko Haram dans une perspective à la fois locale et régionale, par conséquent, plus pérenne.
Ladies and Gentlemen,
I would like to stress that effective reintegration and reconciliation take time and resources. Today’s workshop illustrates how governments can leverage expertise within the Lake Chad Basin region and south-south cooperation to address the impact of Boko Haram. However, much more is needed to support community-based programmes and the harmonization of policy frameworks.
Permit me to hereby encourage development partners to scale up their support to the efforts of host governments and communities to restore peace and achieve sustainable development in the affected regions of the Lake Chad Basin.
Your excellency,
Be reassured of UN’s commitment to supporting government’s efforts, which stems from our commitment to leave no one behind. UN Secretary-General Guterres stated and permit me to quote: “leaving no-one behind means reaching the furthest behind first: those facing armed conflict (…) and instability”. End of quote.
Communities affected by Boko Haram constitute some of the groups most at-risk of being left behind. They deserve our attention.
We stand ready, as we have in the past, to work together towards lasting peace and sustainable development.
Long live international cooperation
Thank you for your kind attention. Je vous remercie.