«Moderniser les systèmes statistiques nationaux pour fournir des données et des statistiques en vue de soutenir la paix et le développement durables en Afrique»

• Excellence Monsieur le Ministre de l’Economie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire,

• Excellence Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, en vos rangs, titres et grades respectifs ;

• Chers collègues, mesdames et messieurs Chefs d’Agences du Système des Nations Unies ;

• Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé ;

• Monsieur le Directeur de l’Institut National de la Statistique;

• Distingués invités, Mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et titres respectifs ;

C’est pour moi un réel plaisir de prendre la parole ce jour au nom de la grande famille des Nations Unies au Cameroun, à l’occasion de cette commémoration de la Journée africaine de la statistique 2020 au Cameroun.

Avant toute chose, qu’il me soit permis d’adresser mes félicitations au Gouvernement du Cameroun et à Monsieur le Ministre de l’Economie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire en particulier, pour l’organisation de cette importante commémoration ici au Cameroun.

Your Excellency, the Minister of the Economy, Planning and Regional Development,

The African Statistics Day (ASD) was adopted in May 1990 by the Sixteenth Meeting of the United Nations Economic Commission for Africa Conference of African Ministers responsible for Planning and Economic Development.

Celebrated on November 18 each year, the day aims to “increase public awareness about the important role which statistics play in all aspects of social and economic life” of our countries and the continent.

The 2020 theme “Modernizing national statistical systems to provide data and statistics to support sustainable peace and development in Africa”, is in tandem with the theme of the African Union for the year 2020, which is “Silencing the guns: Creating conducive conditions for Africa’s development”.

The theme for African Statistics Day in 2020 was chosen to raise awareness among decision-makers, technical and financial partners, data producers, researchers and the general public about the critical importance of governance and socioeconomic statistics in achieving the goal of a conflict-free Africa.

Peace, security and socioeconomic development must be pursued simultaneously to make “silencing the guns” a reality across the continent.

Distinguished Guests, Ladies and Gentlemen

Most crises and violent conflicts in Africa are being driven by poverty, economic hardship, the violation or manipulation of constitutions, the violation of human rights, exclusion, inequality, marginalization, the mismanagement of Africa’s rich ethnic diversity, relapses into cycles of violence in several post-conflict settings, and external interference in African affairs.

“Silencing the guns” requires solving the problems that are the root cause of the social instability that is giving rise to armed conflict. In 2019, nearly 3,000 occurrences of armed conflict, including ethnic-based conflict, and State and non-State-based conflict, were registered across the continent.

Armed conflict has caused the death of thousands of people, most of whom were civilians (including women and children), and resulted in the forced displacement of populations, the disruption of economic activity, increased unemployment, loss of income, relapses into poverty, infrastructure destruction and widespread uncertainty. Such consequences sow the seeds of new conflicts, thereby creating a vicious circle. In 2019, 30 African countries were affected by armed conflict, compared to 25 the year before.

Excellence mesdames et messieurs les membres du gouvernement,

Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

L’édification d’une Afrique pacifique demande des statistiques et des données La contribution des statistiques à la paix ne se limite pas à compter les afflictions causées par les conflits. Les statistiques peuvent être utilisées pour créer les conditions propices au développement de l’Afrique, comme expliqué ci-dessous. Les statistiques sur la gouvernance sont fondamentales pour garantir que la relation entre un État et sa population est inclusive, transparente et responsable4. Elles aident à suivre la performance des pouvoirs publics, à mieux comprendre la contribution de la gouvernance dans les différentes dimensions du développement et à garantir que l’élaboration des politiques repose sur des données probantes. Les statistiques sur la gouvernance contribuent à la mesure et à la réalisation des droits de l’homme. Elles peuvent aider à identifier les groupes ou sous-groupes de la population qui sont les plus touchés par les dysfonctionnements des systèmes de gouvernance, dans l’objectif de mettre en place des politiques correctement ciblées afin de ne pas faire de laissés-pour-compte

Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Les statistiques sur la gouvernance, la paix et la sécurité peuvent également contribuer à la prévention et à la gestion des conflits et de la violence. Utilisées comme systèmes d’alerte précoce, elles peuvent contribuer à favoriser la paix en fournissant régulièrement des informations sur l’état des relations entre l’État et la société, qui sont au cœur d’une paix durable.

Les données disponibles indiquent que l’Afrique obtient de mauvais résultats pour toute une série d’indicateurs de gouvernance, de paix et de sécurité, par rapport à d’autres régions du monde. En éduquant les citoyens à l’utilisation des données et des statistiques pour éclairer les choix qu’ils font, les systèmes statistiques nationaux peuvent renforcer le débat démocratique dans un pays. La culture statistique est donc essentielle pour promouvoir la bonne gouvernance et pour comprendre ce qui peut être fait pour mettre fin à la guerre, aux conflits civils et à la violence sexiste.

Les statistiques socioéconomiques sont essentielles pour comprendre et utiliser les informations économiques à des fins de planification et de conception des politiques. La prise de décisions macroéconomiques fondées sur des données et des statistiques est la meilleure façon d’assurer une croissance économique forte et la création d’emplois, ce qui permettra à son tour de sortir davantage de personnes de la pauvreté et d’accroître leur productivité.

Les statistiques socioéconomiques aident également à saisir l’impact de la numérisation et de la mondialisation sur la production, la consommation, l’emploi, l’investissement et les flux financiers. Elles vont au-delà du produit intérieur brut pour inclure des mesures plus larges des inégalités (revenus, consommation, richesse et opportunités) et des mesures subjectives du bien-être, telles que la satisfaction dans la vie et le niveau de confiance.

Mesdames et Messieurs,

La pandémie de COVID-19 risque d’avoir un impact très négatif sur la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Programme 2030) et de l’Agenda 2063, en annulant les gains obtenus dans un certain nombre de domaines et en exacerbant les niveaux déjà élevés d’inégalités au sein des pays et entre eux. La pandémie a révélé les faiblesses de nombreux systèmes, notamment les limites des méthodes traditionnelles de collecte de données et de statistiques.

Les gouvernements ont mis en œuvre diverses stratégies pour contenir la pandémie, ce qui, dans de nombreux cas, a considérablement affecté la collecte en temps voulu des données et statistiques nécessaires pour éclairer la prise de décision. Selon un rapport publié par la Commission économique pour l’Afrique en mars 2020, 25 % des enquêtes prévues ont été interrompues ou suspendues, et 29 % ont été reportées. Même lorsque les opérations étaient en cours, on a observé des taux de non-réponses plus élevés et une faible couverture de l’échantillon. Par ailleurs, 22 % des activités de recensement de la population et des logements ont été soit interrompues soit suspendues.

Distinguished Guests, Ladies and Gentlemen

National statistical systems, in particular national statistics offices, have been overwhelmed by requests for data, statistical services and information. They must modernize by using new technologies and new data sources to maximize efficiency, so as to provide the data and statistics that are necessary to support sustainable development and peaceful coexistence in Africa. Working closely with all stakeholders, they are encouraged to incorporate the Strategy for the Harmornisation of Statistics in Africa (SHaSA) modules on governance, peace and security into existing surveys to produce regular statistics in those areas. Doing so is now more urgent than ever given the central thrust of Agenda 2063 of building a peaceful, stable, secure, integrated and prosperous Africa, and the emphasis of the 2030 Agenda on leaving no one behind.

Data and statistics are thus central to achieving a conflict-free Africa; preventing genocide; making peace a reality for all; ridding the continent of war, violent conflict and human rights violations; and supporting the ambition not to pass the burden of conflict to future generations.

According to a 2020 report on progress towards the Sustainable Development Goals and data availability in Africa, the continent has regressed overall in respect of Goal 16, which concerns peace, justice and strong institutions. It was also noted that few countries had sufficient data to proceed with in-depth analyses of progress. Moreover, there were no data on many of the related indicators for African countries.

Among the main reasons for not regularly producing such statistics at the national level were a lack of funding (which has a negative impact on the timely production of official statistics, including those related to sustainable peace and development), a low level of political support for the production of governance statistics, and inadequate institutional capacity and accountability.

More sustainable public funding should be allocated to national statistical systems in Africa for the regular production of core statistics relating to sustainable peace and development, with a view to keeping society and government well informed in that regard. All actors, including those in government and civil society, are invited to undertake data-driven analyses of peace and development in Africa, thereby making better use of relevant existing data and statistics. Partners are invited to continue supporting countries in regularly producing statistics on core peace and development indicators.

Excellence, Monsieur le Ministre de l’Economie, de la Planification, et de l’Aménagement du Territoire,

Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Reconnaissant que la production de statistiques et d'indicateurs fiables et opportuns des progrès des pays est indispensable pour prendre des décisions éclairées et suivre la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement, puis à présent des objectifs de développement durable, l'Assemblée générale avait adopté le 3 juin 2010 la résolution 64/267, qui a officiellement désigné le 20 octobre 2010 comme la première Journée mondiale de la statistique.

La troisième Journée mondiale de la statistique a été célébrée partout dans le monde le 20 octobre 2020 sous le thème: «Connecter le monde avec des données dans lesquelles nous pouvons avoir confiance ». Ce thème a insisté sur la nécessité de garantir la confiance dans les données, sur l'importance de disposer de données faisant autorité, sur l'innovation et a rappelé l’importance et l'intérêt public des systèmes statistiques nationaux.

Également, et vu l'importance de disposer de données faisant autorité, le Secrétaire général de l'ONU a lancé la Stratégie en matière de données pour une action de tous, en tout lieu, un programme à long terme consacré à la transformation des Nations Unies fondée sur les données. Les données imprègnent tous les aspects de notre travail, et leur potentiel exploité de manière responsable - est essentiel pour faire avancer nos programmes mondiaux. L'empreinte, l'expertise et la connectivité de la famille des Nations Unies créent des opportunités uniques pour faire progresser l'action mondiale en matière de données avec détermination, perspicacité et intégrité.

Distinguished Guests, Ladies and Gentlemen,

United Nations Secretary-General; António Guterres, states and I quote “At the core of our Strategy is a simple idea: We start with data action that adds immediate value for our organization and the people we serve.”

The Secretary-General’s “Data Strategy for Action by Everyone, Everywhere” is our agenda for the data-driven transformation. Data now permeates all aspects of our work, and its power; harnessed responsibly; is critical to global agendas we serve.

Approved in April 2020 as a COVID-19 response priority, at the core of this UN’s Strategy is the idea that start with data action that adds immediate value for our organization, for the people and the planet we serve.

By concentrating on portfolios of “data use cases” that address priorities we face right now, we “learn by doing” and raise the chance of success in our work for the global community. With a problem-driven approach, we will build the capabilities and organizational enablers we need to unlock the UN’s data potential.

Better approaches to data will deliver better outcomes for everyone: Stronger decision-making and policy advice, greater data access and sharing, improved data governance and collaboration, robust data protection and privacy, enhanced efficiency across our operations, greater transparency and accountability, and better services for people and planet.

Our roadmap is designed for the long term. It not only provides a playbook for the UN family, but also offers a reference for Member States who seek data-driven change.

The UN System in Cameroon extends great appreciations and thanks for the excellent collaboration and the emphasis by the government on the importance of trust, authoritative data, innovation and the public good in national statistical systems.

Long live international cooperation

Thank you for your kind attention. Je vous remercie.