Valoriser le potentiel des crevettes au Cameroun
L’analyse de la chaîne de valeur menée par FISH4ACP peut montrer la voie pour renforcer et pérenniser le secteur de la crevette au Cameroun.
Selon une évaluation présentée aujourd'hui à plus de 60 parties prenantes et experts, le secteur de la crevette au Cameroun présente un fort potentiel de croissance économique et d'avantages sociaux sans nuire pour autant à l'environnement. Les participants ont convenu qu'une refonte du secteur est nécessaire pour valoriser son potentiel et ont examiné les moyens de stimuler la croissance de manière durable.
« Les avantages de la pêche à la crevette pour de larges secteurs de notre société sont incontestables », a déclaré le Dr Taiga, Ministre de l'Élevage, des Pêches et des Industries animales, à l'occasion d'une réunion tenue aujourd'hui à Douala pour présenter les résultats d'une évaluation du secteur. « Toutefois, ce secteur doit être considérablement modernisé afin de mieux alimenter notre population, de soutenir notre économie, de créer des emplois et de protéger les générations futures en maîtrisant l'empreinte écologique », a-t-il ajouté.
Selon l'évaluation réalisée par FISH4ACP et l'Institut des Sciences Halieutiques, le commerce de la crevette représente environ 85 millions USD par an. Environ 80 pour cent des crevettes sont capturés par des acteurs industriels, tandis que les pêcheurs artisanaux capturent les 20 pour cent restants. Le secteur emploie quelque 2 000 personnes, dont un tiers de femmes, et fournit un aliment sain et abordable à de larges pans de la population camerounaise.
Le Cameroun est l'un des douze pays bénéficiaires de FISH4ACP, une initiative de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) mise en œuvre par la FAO pour accroître la productivité et la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique.
L'initiative a lancé ses activités au Cameroun l'année dernière en procédant à une analyse approfondie de la chaîne de valeur de la crevette, dont les résultats ont été présentés aujourd'hui à plus de 60 parties prenantes et experts de la chaîne de valeur de la crevette.
« Nous saluons ce dialogue sectoriel sur le renforcement de la durabilité économique, sociale et environnementale de la chaîne de valeur de la crevette », a déclaré Philippe Gatineau, représentant l'Union européenne (UE), qui finance FISH4ACP avec le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). Il a ajouté : « L'approche participative de FISH4ACP est la bonne voie pour améliorer durablement la compétitivité du secteur. »
La réunion de Douala se déroulera sur trois jours, au cours desquels les parties prenantes et les experts se pencheront sur les résultats de l'évaluation et commenceront à discuter des moyens de renforcer le secteur – en établissant le programme des activités de FISH4ACP pour les années à venir.
« L'approche holistique proposée par FISH4ACP permet de relever le défi multidimensionnel du développement durable de la pêche », a déclaré Athman Mravili, Représentant de la FAO au Cameroun, ajoutant : « Il faut trouver des solutions innovantes pour valoriser le potentiel du secteur de la crevette au Cameroun. »
Dans une perspective d'avenir, Athman Mravili a déclaré que FISH4ACP pourrait aider les pêcheurs industriels et artisanaux à développer leurs activités, tout en travaillant avec le gouvernement pour améliorer le cadre réglementaire sanitaire. Il a ajouté que la sécurité en mer et la démarcation des zones de pêche par rapport aux zones d'extraction pétrolière étaient aussi des sujets importants. FISH4ACP pourrait également appuyer les initiatives visant à améliorer la gestion des stocks et à réduire les prises accessoires afin d'accroître la durabilité environnementale du secteur de la crevette au Cameroun.