Migration irrégulière : des pleurs et douleurs aux rires et espoirs

5468 migrants ont bénéficié de l’accompagnement et des appuis multiformes à travers l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants de retour, financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique et mise en œuvre par l’OIM.

Bernadette Ngo Ngambi, 35 ans, aura vécu l’enfer sur les chemins de la migration irrégulière. Sous l’influence de ses amies, elle prend la route en 2018 partant de Douala en passant par le Grand Nord Cameroun, le Niger puis l’Algérie dans l’espoir d’atteindre l’Europe. Très vite, elle se rendra compte que cette décision était une erreur. Ses déboires commencent lorsqu’elle est refoulée la 1ere fois de Tamanrasset. S’en suivra une suite de malheurs jusqu’à la perte d’une grossesse du fait de l’adversité de l’aventure.

En 2020, elle entre en contact avec la Mission de l’OIM à partir de Algérie pour solliciter une assistance au retour volontaire et à la réintégration. Assistance qui lui sera accordée. Une fois au Cameroun, la jeune femme sera prise en charge par la Mission-pays de L’OIM. Seulement, Bernadette est au plus bas. Dépourvue de tout moyen à son arrivée en juin 2020, elle n’a aucune source de revenus. Elle craint de rejoindre sa famille qui prend mal son retour, mais surtout elle a des soucis de santé à tel point que son pronostic vital est engagé.

L’OIM prend alors en charge l’intégralité des soins médicaux dont elle bénéficie. Pour sa réintégration économique, Bernadette perçoit une aide en espèces de 800 000 Fcfa en 02 tranches, grâce à laquelle elle met sur pied une petite affaire. Aujourd’hui, Bernadette en bonne santé est installée à Kribi où elle commercialise des accessoires de plage au bord de la mer. Elle compte étendre cette activité prometteuse pour pouvoir mieux prendre soin d’elle-même et de ses 02 enfants.

Comme Bernadette, 5467 migrants camerounais volontairement retournés ont bénéficié de l’accompagnement de l’OIM. Ceci à travers la mise en œuvre de l’Initiative Conjointe Union européenne – Organisation internationale pour les migrations (UE-OIM), pour la protection et la réintégration des migrants de retour volontaire. Le projet vise à renforcer la gestion des migrations et à répondre à la nécessité urgente de protéger et de sauver la vie des migrants le long de la route migratoire de la Méditerranée centrale.

Depuis le début de sa mise en œuvre en 2017 avec l’appui des structures gouvernementales (ministère des Relations Extérieures, ministère des Affaires Sociales, ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique…), l’Initiative a facilité le retour volontaire de 5468 camerounais. 4000 d’entre eux ont bénéficié d’une aide à la réintégration économique, et plus d’un tiers d’un appui social et/ou psychosocial. L’initiative a également permis la réhabilitation et l’équipement d’un (01) site provisoire d’accueil des migrants de retour volontaire. Une ligne verte répondant au 1503 est disponible pour tout renseignement en la matière.