Les hauts responsables de la CEMAC renforcent leurs capacités sur la budgétisation sensible au genre
Le thème de l'atelier était "La budgétisation sensible au genre : réduire les inégalités entre hommes et femmes pour accélérer le développement."
La budgétisation sensible au genre est un axe principal du volet gouvernance de la note stratégique 2018-2020 de ONU Femmes. Renforcer les capacités et sensibiliser les 38 parties prenantes constituées des Directeurs du budget, des hauts fonctionnaires des ministères des finances et de promotion de la femme aux opportunités de l’adoption de la budgétisation sensible au genre en tant qu’outil d’institutionnalisation des mécanismes de recevabilité de genre et de leur traduction au niveau des politiques publiques sectorielles est l’objectif principal de la 8ème édition du Forum des Hauts fonctionnaires du Budget des Etats de l’Afrique Centrale organisé par le Centre Régional d’Assistance Technique pour l’Afrique Centrale (AFRITAC centre) qui se tient du 11 au 15 mars 2019 à Brazzaville en République du Congo, Sur le thème : « la budgétisation sensible au genre : réduire les inégalités entre hommes et femmes pour accélérer le développement ».
Dans son discours, Jalal Hind, Représentante adjointe d’ONUFEMMES Cameroun, partenaire technique de ce forum, a relevé que l’intégration de la dimension genre dans les budgets contribuera à placer les questions d’inégalités au centre de l'action et du débat législatif. Son adoption permettra d’améliorer ainsi la transparence, l’efficacité et la cohérence des politiques publiques et, partant, de contribuer à une meilleure allocation et utilisation des ressources budgétaires. L’initiative « budget-genre », qui revêt trois dimensions: le ciblage et la proximité, le management public novateur et l’évaluation des politiques publiques, constitue l’un des moyens fiables permettant aux Etats d’atteindre les objectifs de bonne gestion publique.
Mme Beat Paulette, coordinatrice de programmes à ONUFEMMES Cameroun, dans sa présentation sur les conventions internationales et autres engagements supranationaux liés au genre, a relevé que « l’atteinte des Objectifs de Développement Durable ne sera possible que si les hommes et les femmes participent équitablement à la vie communautaire ». L’intégration de la dimension genre est ainsi une question de droit sensible dans les conventions internationales et autres engagements supranationaux liées à l’égalité des genres, à l’instar des textes des Nations Unies (CEDEF), ou des engagements internationaux globaux et africains.
Alors que les discours officiels et les programmes nationaux et sectoriels de développement des pays retiennent la lutte contre les inégalités comme le fondement des politiques et stratégies de lutte, contre la pauvreté, sa prise en compte à travers les allocations de ressources ou dans les résultats obtenus à la reddition des comptes reste peu lisible dans les lois de finances et les documents budgétaires. Elle s’explique par une faible compréhension et prise en compte du genre dans les budgets, tant au niveau des responsables politiques, que des administrations en charge de la promotion du genre et des services financiers et budgétaires. Ce forum, avec l’expertise du FMI et l’expérience d’ONUFEMMES sur la question, permettra d’élaborer une feuille de route de la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre dans les pays membres de la zone CEMAC ainsi que la mise en place un réseau d'apprentissage mutuel sur l'amélioration des institutions et des processus de budgétisation sensible au genre gage de la prise en compte de la dimension genre dans la mise en œuvre des politique publiques.