Lancement au Cameroun des 16 jours d’activisme » contre les violences faites aux femmes
Rejoignez dans le combat et défendez-vous contre la violence basée sur le genre!
Ses conséquences se présentent sur le long ou sur le court terme sur la santé physique, sexuelle et mentale des femmes et des filles et sont multiples. Elles peuvent dans certains cas inclure la mort. Les conséquences néfastes de la violence n’affectent pas seulement les femmes, mais également leurs familles, leur communauté et leur pays. L’impunité, le silence et la stigmatisation ont permis à la violence contre les femmes de s’aggraver jusqu’à atteindre des proportions inquiétantes. Dans le monde, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre.
Un calendrier aux dates significatives.
C’est dans ce cadre qu’une campagne de lutte contre les violences faites aux femmes a été lancée en 1991 par le premier Institut international pour le leadership des femmes (Women's Global Leadership Institute), et coordonnée par le Centre pour le leadership global des femmes (Center for Women's Global Leadership). Cette campagne internationale a lieu tous les ans et s’étend sur la période allant du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, Journée des droits de l’homme. Ce sont donc 16 jours pendant lesquels des actions visant à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ont lieu partout dans le monde.
Au cours des dernières années, à travers plusieurs campagnes telles que #MeToo, #TimesUp, #Niunamenos, #NotOneMore, #BalanceTonPorc, la voix des victimes et des activistes a atteint un niveau maximal. C’est la raison pour laquelle le thème mondial de la campagne TOUS UNIS de cette année est : Oranger le monde : Ecoutez-moi Aussi
Une journée en orange pour : «oranger le monde. »
Le lancement de cette campagne au Cameroun a eu lieu ce 25 novembre à l’hôtel Hilton de Yaoundé au cours d’un évènement axé autour du thème de cette édition: Oranger le monde : ÉcoutezMoiAussi.
C’est dans une salle à la couleur de la journée c’est-à-dire orange que l’occasion a été donnée de regrouper autour de cette thématique les activistes, les défenseurs des victimes, les promoteurs des droits humains féminins, les victimes mais aussi, les membres du gouvernement, les décisionnaires et le public. Présidée par le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille Marie Thérèse Abena Ondoua, ayant à ses côtés le Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Madeleine Tchuinte, la Coordonnatrice Résidente du système des Nations Unies au Cameroun Allegra Baiocchi et le vice-recteur de l’université de Yaoundé 1, le Professeur Jean Emmanuel Pondi. Etaient également présents à cette cérémonie les représentants de plusieurs Agences des Nations Unies, des présidents d’associations de lutte contre les violences faites aux femmes, des associations d’étudiants etc….
Ces 16 jours au Cameroun seront marqués par une multitude d’activités visant à lutter contre les violences faites aux femmes, parmi lesquelles une rencontre à Maroua entre les Ambassadrices du Canada et du Brésil, la Directrice des Opérations de la Banque Mondiale, et les épouses des Ambassadeurs de la France, de l’Union Européenne, du Maroc, de la Belgique, de la Tunisie et les femmes survivantes de violences.
Donner place à la dénonciation et à l’accompagnement.
Allegra Baoicchi pendant son allocution a insisté sur la nécessité d’agir face au phénomène des violences faites aux femmes et l’urgence de ne pas abandonner les victimes, de les écouter et de les accompagner.
"Résistez - Brisez le silence, dénoncez et dénoncez la violence sexiste dans nos familles, dans nos écoles et nos universités, sur nos lieux de travail. Autonomisation - Soutenez les survivantes - aidez-les à se rétablir, faites du bénévolat et soutenez les nombreuses organisations incroyables travaillant avec les femmes survivantes. Rejoignez le combat et défendez-vous contre la violence basée sur le genre -Transformer - Défiez la stigmatisation, la culture du déni, appliquez les lois qui protègent les femmes - ne laissez pas les agresseurs rester impunis" a exhorté Mme Baoicchi.
Le professeur Pondi a quant à lui entretenu l’assemblée sur le phénomène de harcèlement sexuel en milieu universitaire partant de la définition, des causes, des conséquences et des solutions à trouver face au harcèlement sexuel en milieu universitaire. Il a ainsi démontré par divers arguments que c’est une pratique qui existe bel et bien dans nos universités et qui diminue les chances des jeunes femmes face à leurs camarades, les empêche de poursuivre leur cursus académique et démarrer leur carrière professionnelle, mais également les introduit dans une insécurité psychologique et provoque une psychose et une angoisse permanente chez celles-ci. Enfin son propos s’est terminé sur l’urgence de la dénonciation et les moyens que la loi camerounaise prévoit pour ce type de délit.
Le témoignage de la jeune Winnie Eyono qui s’est exprimée devant toute l’assistance et a déroulé les violences et maltraitances connues tout au long de sa vie a été comme le point culminant de cette cérémonie du fait de la sensibilité du sujet pour lequel ces 16 jours d’activisme ont lieu. Ces moments accompagnés par la chorale de l’université de Yaoundé 1 et par une mélodie de Frédérique Ottou ont mis ensemble les différentes voix réunies pour dire non aux violences faites aux femmes. C’est donc devant une assemblée convaincue de la nécessité et de l’urgence de dénoncer ces pratiques et surtout d’écouter et accompagner les victimes et les survivantes des violences faites aux femmes que Madame Marie Thérèse Abena Ondoua a déclaré ouvert sur toute l’étendue du territoire la campagne « 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. »