L’histoire de Fadimatou Mohamadou: Bien s’alimenter pour affronter les challenges de la vie, grâce à l’assistance cash du PAM
« Grâce à l’assistance alimentaire du PAM, mes enfants et moi n’avons plus faim, j’ai la possibilité de choisir ce que nous mangeons. »
C’est au quartier Goza dans la ville de Garoua Boulai, à l’Est du Cameroun que Fadimatou Mohamadou s’est recasée avec sa famille, après des difficultés rencontrées au camp de Gado Badzere. La jeune femme de 33 ans fait partie des plus de 200 000 réfugiés centrafricains en terre camerounaise depuis le déclenchement de la crise en 2013. Depuis lors, elle se bat pour retrouver sa vie perdue.
Il est 13h une journée de jeudi. Quatre des enfants de Fadimatou terminent leur repas de midi. Du riz à la tomate et aux sardines que dégustent avec appétit les jeunes enfants. La cadette de 2 ans joue avec ses amis dans la grande cour commune, deux autres sont sortis pour rendre visite à des membres de la famille. Fadimatou apprête déjà la pâte qui servira à faire des beignets très appréciés par l’ensemble de ses 7 enfants (3 filles et 4 garçons). C’est un jour de fête religieuse et la maman veut offrir à ses enfants un aliment spécial.
« Je suis heureuse de voir tous les jours mes enfants qui débordent d’énergie. Ils sont forts et en bonne santé. Ils peuvent désormais aller tous les jours à l’école » s’exclama Fadimatou durant notre entretien.
« Ils mangent du riz les matins avant de partir à l’école, je leur met du macaroni dans un thermos pour qu’ils puissent manger un repas chaud pendant la récréation » dit-elle.
Fadimatou fait partie des 35 000 bénéficiaires du Cash Based Transfer (CBT) ou transferts monétaires distribués chaque mois par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) dans la région de l’Est, grâce au soutien de l’Union Européenne et des autres partenaires. Avec les transferts monétaires, les réfugiés ont désormais un choix alimentaire varié, Ils peuvent choisir les aliments qu'ils veulent manger. Pour ce faire, chaque bénéficiaire représentant un ménage, est doté d’un téléphone portable et reçoit de l’argent électronique tous les mois. Cet argent est échangé contre une variété de vivres disponibles, pour garantir aux bénéficiaires une alimentation saine et équilibrée. Au Cameroun, plus de 60 000 personnes en situation d'insécurité alimentaire ont bénéficié de cette aide alimentaire du PAM en 2019.
« Avant, lorsque je ne recevais pas d’aide alimentaire, j’étais très soucieuse et triste de voir mes enfants qui étaient très fébriles. Ils se plaignaient régulièrement de douleurs au ventre et ne pouvaient pas normalement assister aux cours à l’école. Ils étaient absents la moitié de l’année scolaire et ne parvenaient pas à avoir de bons résultats » dit Fadimatou le visage serré.
Fadimatou s’est alors lancée dans la vente de bois de chauffage, un secteur devenu très vite concurrentiel. Ne pouvant plus écouler son stock de bois dans les délais, elle se lancera dans la vente du savon de ménage traditionnel acheté à 100 XAF puis revendu à 125 XAF. Une activité aux revenus très insuffisants pour nourrir et scolariser sa progéniture.
« Grâce à l’assistance alimentaire du PAM, mes enfants et moi n’avons plus faim, j’ai la possibilité de choisir ce que nous mangeons, et je peux épargner le bénéfice obtenu de la vente du savon pour leur école ». En réponse aux besoins alimentaires urgents, ECHO s’associe au PAM pour distribuer des rations alimentaires en Cash-in dans la région de l’Est, ce qui permet l’achat localement des aliments par les réfugiés.
Fadimatou n’hésite pas à donner une part de sa ration à sa coépouse, mère de 8 enfants et ses autres voisines dans le besoin. En renforçant son épargne, Fadimatou espère se lancer dans la vente de beignets pour devenir un jour autonome.