Lutte contre le changement climatique: le Cameroun et la FAO signent un Accord de partenariat
"Lutter contre le changement climatique est un élément central du travail de la FAO"
10 mars 2020, Yaoundé – Le Gouvernement du Cameroun à travers le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont signé ce mardi 10 mars 2020 à Yaoundé, un accord de partenariat pour la mise en œuvre d’un projet READINESS.
Intitulé « Renforcement des capacités du pays pour une résilience et une atténuation accrues potentielle aux Changements climatiques grâce à l'agroforesterie dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun » le projet financé par le Fonds Vert Climat (FVC) à hauteur de 135.944.000 FCFA, vise à apporter un appui aux principales institutions techniques impliquées dans la mise en œuvre des actions de lutte contre les changements climatiques dans le secteur agricole. Il s’agit notamment du MINEPDED, du Ministère de l’Agriculture et du Développement Durable (MINADER), de l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC) et l’Institut National des Statistiques (INS).
De manière spécifique, le projet READINESS va renforcer les capacités du Cameroun en matière d’évaluation des impacts des changements climatiques sur l’agriculture ; permettre une évaluation des pratiques en agroforesterie, ainsi que l’identification de celles présentant un caractère résilient aux changements climatiques d’une part ; d’autre part, il appuiera le pays dans le développement d’un système de collecte, de traitement, d'analyse et de suivi des données climatiques.
En effet, dans ses efforts de lutte contre les changements climatiques et d’accroissement de la résilience de sa population rurale, le Cameroun s’est engagé à réduire de 32%, ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035. L’atteinte de cet objectif nécessite la mise en œuvre d’actions et de projets visant à assurer un développement sobre en carbone et climato-résilient. Le financement apporté par le FVC intervient dans le cadre de l’accompagnement des Etats en voie de développement vers l’atteinte de cet objectif. C’est dans cette optique que Monsieur HELE Pierre, Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) a dans son discours, émis le souhait que « ce nouveau projet portant sur le renforcement des capacités nationales […] participe effectivement à l’amélioration de la capacité des institutions techniques à collecter, générer, à analyser et à suivre les données et les impacts du changement climatique en zone rurale ».
Au niveau national, le projet READINESS s’inscrit en droite ligne dans le Cadre de Programmation Pays (CPP) de la FAO au Cameroun, plus précisément la priorité N°2 portant sur l’amélioration de la gestion durable des ressources naturelles et de la protection de l’environnement. A cet effet, dans son allocution, le Dr. Athman Mravili, Représentant de la FAO au Cameroun, a remercié le Gouvernement d’avoir confié à la FAO, la responsabilité de la mise en œuvre du projet et relève que « Lutter contre le changement climatique est un élément central du travail de la FAO et l'Organisation pense que la mise en œuvre d'actions efficaces pour lutter contre le changement climatique dans le secteur agricole permettra de renforcer la résilience des moyens d'existence et de réduire le taux de pauvreté dans les communautés rurales vulnérables surtout celles du Nord et de l’Extrême-Nord ».
Le programme du Fonds Vert Climat développé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et validé en septembre 2019, vise à limiter ou réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement et aider les communautés vulnérables à s’adapter aux impacts déjà ressentis des changements climatiques. Le projet REDINESS qui en découle trouve sa raison d’être dans le fait que la zone soudano-sahélienne située dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord du Cameroun a été reconnue dans le Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNACC) comme l'une des régions les plus vulnérables aux changements climatiques. Elle est fortement impactée par les sécheresses, les pluies imprévisibles et violentes, la population rurale étant la plus exposée.