La vaccination reprend ses marques dans la région de l’Est.
« Si l’enfant n’est pas vacciné il court des risques, c’est pour ça que les parents doivent être ouverts aux agents de vaccination »
La descente de quelques membres du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Enfant et autres Couches vulnérables (REJODEC) les 26 et 27 septembre derniers à Garoua-Boulaï dans la région de l’Est, a permis de faire l’heureux constat.
Si la pandémie de coronavirus a fortement affecté les services de vaccination, ceux-ci recommencent peu à peu à fonctionner de façon normale dans cette région où les centres médicaux observent des changements positifs par rapport à la période où la Covid-19 battait son plein. C’est le constat fait par l’équipe du REJODEC rendue sur place, à l’occasion d’un voyage de presse organisé avec l’appui et l’encadrement de l’UNICEF, à la suite de la pandémie qui avait fortement affecté la couverture vaccinale dans le pays.
« Quand la Covid a commencé ce n’était pas facile pour certaines mamans d’arriver à l’hôpital, d’autres venaient me voir pour demander si ce sont les mêmes vaccins qu’on utilisait avant et qu’on administre toujours… », explique Gilberte Yolande GASSEU TCHAMBO, responsable du Programme Elargi de Vaccination (PEV) de l’hôpital de district de Garoua-Boulaï. En effet, l’on a constaté dans cette région des réticences de la part des mamans qui devaient amener leurs enfants en vaccination, mais qui refusaient car elles « avaient peur », comme beaucoup d’autres parents, affectés par les rumeurs qui circulaient au sujet des vaccins, qui auraient selon celles-ci pour but d’inoculer le coronavirus aux enfants.
« Pour résoudre ce problème et ramener les parents à reprendre les vaccinations, on a eu recours aux causeries éducatives sur le coronavirus, en expliquant aux parents que c’est une maladie qui existe, mais qu’il y a des bâtiments destinés à l’isolement des malades », rapporte Gilberte. De la sorte, si le taux de fréquentation des hôpitaux de façon générale et des services de vaccination en particulier a drastiquement chuté au début de la pandémie, il tend depuis l’accalmie que l’on observe, à revenir à la normale. Ainsi, tout comme Mariam Weye une réfugiée centrafricaine fréquentant l’hôpital de district de Garoua-Boulaï, ou encore Maimouna Hamadou venue faire vacciner la petite Fadimatou à l’hôpital protestant de Garoua-Boulaï, les autres parents encore inquiets et réticents sont invités à faire vacciner leurs enfants afin de les prémunir contre les décès causés par les maladies évitables.
« Si l’enfant n’est pas vacciné il court des risques, c’est pour ça que les parents doivent être ouverts aux agents de vaccination », estime Sébastian CHI, un parent qui n’a pas tenu compte des rumeurs, qui selon lui ne manquent jamais. « Avant le coronavirus on vaccinait contre la polio, il n’y a pas de raison que ça change », poursuit-il.
Néanmoins, il faut relever qu’outre les difficultés liées à la peur ayant entrainé des réticences du fait de la COVID-19, les agents de santé en charge de la vaccination dans cette région sont confrontés à des problèmes liés non seulement au manque de personnel sur le terrain, mais aussi à la conservation des intrants (vaccins) du fait des coupures régulières d’électricité. Mais l’abnégation ainsi que les efforts de ces agents de santé et aussi de l’UNICEF, un partenaire déterminant, ont permis de relever le taux de vaccination face à la pandémie.
Par Joël ESSIMI.